Histoire du lac de Sainte-Croix & du Verdon

par | Août 17, 2025

Histoire du Lac Sainte Croix

Entre les Alpes-de-Haute-Provence et le Var, le Verdon a sculpté pendant des millénaires un canyon spectaculaire. Au XXᵉ siècle, la construction du barrage de Sainte-Croix transforme la rivière en un vaste lac aux nuances turquoise. Cet article retrace la métamorphose du territoire, des origines géologiques aux choix d’aménagement, et propose des repères concrets pour visiter les lieux avec respect. Le Verdon reste avant tout un refuge de vacances ressourçantes et un terrain de jeux pour les sports nature, où la préservation des espaces est un fil conducteur.

Aux origines : un canyon sculpté dans le calcaire

Les Gorges du Verdon se sont formées par l’érosion d’épais plateaux calcaires. La rivière a entaillé la roche jusqu’à créer un canyon d’environ 25 km de long, atteignant par endroits près de 700 m de profondeur. La couleur turquoise du Verdon et du lac vient des fines particules calcaires en suspension qui diffusent la lumière, donnant cette teinte laiteuse si caractéristique.

Présence humaine et paysages culturels

La vallée du Verdon porte la trace de millénaires d’occupations humaines : sites préhistoriques autour de Quinson, villages perchés comme Moustiers-Sainte-Marie, artisanat du bois d’olivier à Aiguines. L’eau a longtemps structuré les usages (irrigation, moulins, pêcheries) et continue de le faire aujourd’hui sous des formes nouvelles.

XXᵉ siècle : décision, chantier, mise en eau

Au début du XXᵉ siècle, l’idée d’aménager le Verdon émerge, mais c’est dans les années 1960 que le projet s’inscrit pleinement dans le grand schéma Durance–Verdon : produire une énergie renouvelable, réguler les débits, sécuriser l’irrigation et l’approvisionnement en eau de la Provence. Le site de Sainte-Croix est retenu pour l’implantation d’un barrage voûte créant une retenue de grande capacité.

Chronologie express

Années 1960
Études et décisions Durance–Verdon
Chantier
Construction du barrage voûte à Sainte-Croix
1973
Fermeture des vannes et début de la mise en eau
1974
Mise en service et naissance officielle du lac

Pour aller plus loin : reportage d’archives sur la mise en eau.

1973–1974 : naissance du lac de Sainte-Croix

La mise en eau débute en 1973 et la mise en service intervient en 1974. Le barrage voûte à double courbure (environ 95 m de haut) retient aujourd’hui une retenue d’environ 22 km² pour ~760–767 hm³ d’eau, sur 10 à 11 km de long. L’ancien village des Salles-sur-Verdon a été submergé ; il a été reconstruit sur les hauteurs, tourné vers le lac. Cette page d’histoire, encore récente, façonne le paysage et la mémoire collective du territoire.

Chiffres clés du lac de Sainte-Croix

Surface
≈ 22 km²
Volume
≈ 760–767 hm³
Longueur
≈ 10–11 km
Profondeur max.
≈ 90–95 m
Barrage
Voûte, env. 95 m de haut

Ordres de grandeur indicatifs, variables selon les sources et les conditions hydrologiques.

Grand chantier 1960–1974 : barrage de Sainte-Croix & mise en eau

Au cœur du programme Durance–Verdon, la construction du barrage de Sainte-Croix est un concentré d’ingénierie, de logistique et de concertation.
L’ouvrage retenu — une voûte à double courbure — s’appuie sur les rives calcaires du canyon et métamorphose le cours du Verdon en un grand lac aux eaux turquoise.
Ce qui suit résume les enjeux techniques, humains et environnementaux d’un chantier emblématique de la seconde moitié du XXe siècle.

Les choix structurants

Type d’ouvrage
Voûte à double courbure, optimisée pour reporter les efforts vers les appuis rocheux, avec un volume de béton maîtrisé.

Ancrages & fondations
Traitement des fondations calcaires (injections, drainage, rideau d’étanchéité) pour limiter remontées d’eau et sous-pressions.

Dérivation du Verdon
Écoulement temporaire via galerie(s) de dérivation et batardeaux pour travailler “au sec” en lit de rivière.

Bétonnage par plots
Élévation par blocs avec joints et traitements thermiques pour maîtriser retrait et fissuration du béton de masse.

Instrumentation
Pendules, extensomètres, piézomètres, jauges… pour suivre déformations, pressions et étanchéité pendant chantier et mise en eau.

Contexte national
Approche prudente post-années 1950 : géologie fine, marges de sécurité accrues, procédures de premier remplissage maîtrisées.

Logistique & matériaux
Carrières et centrales à béton dédiées, pistes de chantier, ateliers de ferraillage et grutage continu pour tenir le cadencement.

Coordination & sécurité
Plans de prévention, circulation des engins, coactivité d’équipes (génie civil, géologues, électriciens, hydrauliciens).

Dimension humaine
Relogement et reconstruction du village des Salles-sur-Verdon en surplomb ; accompagnement social et mémoriel des habitants.

Environnement
Gestion des emprises, des déblais, des poussières et du bruit ; protection des eaux et remise en état des zones de chantier.

Étapes clés de la mise en eau (1973–1974)

  1. Fermeture progressive des organes de dérivation et contrôle des débits résiduels en aval.
  2. Montée par paliers avec “paliers d’observation” (arrêts temporaires) pour ausculter l’ouvrage et les rives.
  3. Surveillance renforcée des instruments (déformations, pressions, suintements) et inspections visuelles des parements.
  4. Mise en service progressive des évacuateurs et de la centrale hydroélectrique, réglage des manœuvres.

Objectif : valider le comportement réel de l’ouvrage et des berges, sécuriser les premiers mètres de charge d’eau, ajuster les consignes d’exploitation.

Géologie karstique
Calcaires fracturés/karstifiés : nécessité d’injections et de drains pour limiter les pertes d’eau et les sous-pressions.

Thermique du béton
Chaleur d’hydratation : phasage des plots, joints, parfois circuits de refroidissement, pour éviter fissuration et contraintes.

Hydrologie & crues
Dimensionnement des évacuateurs et gestion des crues pendant chantier ; maintien d’un débit écologique en aval.

Stabilité des rives
Contrôle des glissements/érosions de berges lors du premier remplissage ; talus sensibles soumis à variations de niveau.

Exploitation initiale
Rodage des organes (vannes, évacuateurs), réglage des consignes de niveau et coordination avec les autres barrages du système.

Acceptabilité & usages
Dialogue autour des paysages nouveaux, des mémoires villageoises, de la navigation et des futures activités nautiques.

Pourquoi une mise en eau progressive ?

  • Vérifier in situ les hypothèses de calcul (déformations de la voûte, pressions interstitielles, comportement des appuis).
  • Éprouver l’étanchéité du socle (rideau d’injections, drains) et corriger si nécessaire.
  • Observer la réaction des rives (micro-glissements, éboulements localisés) et stabiliser les zones sensibles.
  • Ajuster les consignes d’exploitation (vannes, niveaux cibles) dans le réseau Durance–Verdon.

Paysage & économie
Création d’un grand plan d’eau : tourisme nautique doux, valorisation paysagère, nouveaux points de vue emblématiques.

Mémoire & patrimoine
Reconnaissance de l’histoire des Salles-sur-Verdon ; parcours de mémoire et toponymie comme repères du passé immergé.

Gestion de l’eau
Rôle stratégique dans l’hydroélectricité, l’irrigation et la sécurisation des usages en aval au sein du système Durance–Verdon.

Préservation
Cadre réglementaire favorisant navigation apaisée et préservation de la qualité de l’eau ; inscription dans un parc naturel régional.

Pour prolonger : reportage d’archives sur la mise en eau de Sainte-Croix.

Les Gorges du Verdon en repères

Le canyon s’étire sur environ 25 km et atteint jusqu’à 700 m de profondeur. Il est bordé de calcaires et de dolomies, offrant des parois spectaculaires, une faune et une flore remarquables, et des panoramas uniques entre belvédères et routes de crêtes.

Les Gorges du Verdon en 3 repères

Longueur du canyon
≈ 25 km
Profondeur maximale
jusqu’à 700 m
Origine de la couleur
Particules calcaires en suspension

vue plongeante du lac sainte croix à partir du belevedere du point sublime

Impacts, usages et protection

Le lac de Sainte-Croix joue un rôle majeur : hydroélectricité, régulation des débits, soutien à l’irrigation et aux usages domestiques en aval. Pour préserver l’équilibre, le Parc naturel régional du Verdon (créé en 1997) encadre les pratiques et encourage la navigation douce. Les moteurs thermiques y sont interdits (sauf rares dérogations), au bénéfice de la quiétude des lieux, de la qualité de l’eau et de l’expérience des visiteurs.

Navigation & esprit des lieux

Navigation apaisée
Moteurs thermiques interdits ; privilégier électrique, voile, rame, pédalo.
Périodes calmes
Matin et fin de journée pour la lumière et la tranquillité.
Préservation
Respect des zones sensibles, déchets maîtrisés, bruit limité.

L’esprit Verdon : des vacances ressourçantes dans un environnement protégé.

Où “lire” cette histoire sur le terrain

  • Pont de Galetas : interface vivante entre gorges et lac, eaux turquoise iconiques.

  • Les Salles-sur-Verdon (village reconstruit) : panorama et mémoire du village englouti.

  • Aiguines : balcon naturel sur le lac, artisanat du bois d’olivier, accès rapide aux belvédères.

  • Musée de Préhistoire de Quinson : une plongée dans 400 000 ans d’histoires humaines du Verdon.

Astuce séjour : Aiguines constitue une base idéale pour rayonner vers les deux rives, profiter des plages du lac et conserver la quiétude d’un village artisanal.

Vue de drone des espaces nautiques du lac sainte croix au salles sur verdon

Conseils pour une visite respectueuse

  • Privilégier les heures dorées (matin/fin de journée) : lumière, fraîcheur, calme.

  • Choisir des embarcations non-bruyantes : électrique, voile, rame, pédalo.

  • Ne pas franchir les lignes de sécurité près du barrage ni les zones interdites.

  • Limiter l’usage des drones et préserver la quiétude de la faune.

  • Vérifier météo et vents (Mistral, brises thermiques) avant toute sortie.

Vue de drone des espaces nautiques du lac sainte croix au salles sur verdon

Revue de presse & ressources

  • Reportage d’archives : mise en eau du lac de Sainte-Croix
  • Parc naturel régional du Verdon : missions & protection (site officiel)
  • EDF – Aménagements Durance–Verdon : eau & énergie (dossier pédagogique)
  • Musée de Préhistoire des Gorges du Verdon (Quinson) : ressources & expositions

Sélection de références utiles pour approfondir l’histoire, les chiffres et la protection du territoire.

FAQ – Histoire & caractéristiques

Quand le lac de Sainte-Croix a-t-il été créé ?
La mise en eau débute en 1973 et la mise en service intervient en 1974.

Quel village a été englouti ?
L’ancien village des Salles-sur-Verdon, reconstruit sur les hauteurs.

Quel type de barrage ?
Un barrage voûte à double courbure d’environ 95 m de haut.

Quelle est la taille du lac ?
Environ 22 km² pour 760–767 hm³ d’eau, sur 10–11 km de long.

Pourquoi la couleur est-elle turquoise ?
À cause de fines particules calcaires en suspension qui diffusent la lumière.

Les moteurs thermiques sont-ils autorisés ?
Non, sauf rares dérogations : navigation électrique, voile, rame et pédalo privilégiées.

Notre villa vous accueille pour un séjour au Lac Saitne Croix

Envie de lire le paysage depuis un balcon sur le lac ? La Villa Overdon à Aiguines offre une vue panoramique sur Sainte-Croix, un accès rapide aux belvédères et aux plages, et la quiétude d’un village artisanal. Parfait pour un séjour apaisé ponctué d’activités nature.
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